Résultats de l’étude socio-économique menée par ASF-CH pour connaître les attentes des agricultrices et esquisser des perspectives d’avenir.
Lors de sa mission dans la région de Kaolack (SN) en novembre-décembre 2019, ASF-CH a conduit des entretiens auprès des femmes-relais, des agricultrices, des conseils de village et des collaborateurs de Caritas. Une étude placée sous la houlette de Silvio Guindani, agronome, sociologue et membre d’ASF-CH, appuyé par ses collègues Jacques Auderset et Michelle Bohin.
L’objectif était de mieux comprendre les comportements, les besoins et les attentes des femmes appartenant à un groupement maraîcher, de mieux communiquer avec elles et de cibler la formation. Dans le but d’obtenir de meilleurs résultats et de contribuer à apporter des revenus intéressants aux familles rurales.
Des discussions en profondeur avec Caritas ont permis d’avoir une vision plus globale de la zone d’étude et de cerner l’engagement des femmes.
Place de la femme dans une communauté villageoise
L’enquête a montré l’étroite interaction entre la dimension socio-économique et la dimension socio-culturelle du statut de la femme agricultrice faisant partie d’un groupement maraîcher. La femme s’engage au sein de son groupement et gagne en autonomie non seulement économique mais aussi sociale. Cela lui permet de développer un réseau de solidarité en dehors des liens de parenté. Les hommes ne s’opposent pas nécessairement à leurs activités économiques dans lesquelles ils voient une contribution essentielle à l’économie familiale.
L’étude a aussi mis l’accent sur l’organisation et la gestion des périmètres maraîchers. Dans ces domaines, les agricultrices coopèrent pleinement. Elles pratiquent souvent l’entraide dans différents domaines comme pour la gestion des parcelles, le remplacement d’une collègue malade, la création de caisses de solidarité, etc.
Participation et résultats
Les agricultrices ont participé activement aux réunions et ont exprimé leur degré de satisfaction, leurs attentes, besoins et perspectives par rapport à leur activité, au fonctionnement du groupe et à la gestion des périmètres maraîchers.
La satisfaction est surtout liée à l’aspect financier de l’activité qui leur permet d’avoir un «plus» pour le ménage en termes de frais de santé et de scolarité, mais aussi pour leurs besoins personnels sans être dépendante de leur mari. La mise à disposition d’une partie du produit de la vente des pommes de terre pour le ménage et la famille au sens large constitue aussi un motif de contentement. C’est également le cas par rapport à la formation théorique et pratique reçue de la part d’ASF-CH, du superviseur agricole de Caritas et des techniciens de zone.
Les besoins et les attentes concernent, en particulier, le stockage, la commercialisation et la transformation de la pomme de terre en produit sec. Un des axes d’évolution du projet est justement lié au développement du processus de transformation de la pomme de terre.